Thierry CHURIN - Le château d'Alençon vers 1440
128
douves et fossés

fig 1 - 1637

vivier

Il est question d’approvisionnement de l’étang et vivier du château
en brèmes (à l’emplacement de la Place Foch), dans les années 
1371-1400 (BNF, fr. 26 009, n° 1062-1063 (1371-c. 1400, terme de la Toussaint).


Mur enjambant l’étang

En 1523 est construit un mur joignant l’enceinte extérieure au pied de
la tour salée avec la muraille de ville encore existante vers l'actuel musée
et la bibliothèque. En raison de sa construction tardive, je ne l'ai pas reconstitué :
led. Cornillet a promis […] fere ung mur a dos d’asne qui 
sera closture, partant du chasteau au coing de la tour de 
l’orloge, traverssant l’estang et la rivière de Bryante, jusques
à la muraille de la ville lequel mur sera de hauteur de deux
toises […] et aud. Mur aura troys petites arches […] pour passer 
et évacuer le cours de l’eaue(A.D. Orne, 4 E 7014 , 1523, 26 avril).


fig 2 - 1746
Il est bien difficile de préciser le parcours originel de la Briante. Il a dû évoluer au cours du temps, avant même l'influence humaine. La plupart des auteurs parlent d'une installation du château dans une zone de marécages. Leur existence naturelle n'a rien de certain, car la pente est suffisante pour un écoulement ordinaire. Pour s'en convaincre, il suffit de descendre à vélo la rue de Bretagne puis la rue du Château et la rue de Sarthe. 

Le creux du vallon suivait le bas de la rue de Bretagne, passait sous la place Masson et pouvait ensuite se partager en plusieurs bras, pour se jeter dans la Sarthe, entre le Pont Neuf et le Pont de Sarthe.

Le bras qui passe entre le donjon et les Promenades, en se prolongeant par les fossés de la Barre et l'hôpital, existait-il naturellement ?

Toujours est-il que les premiers alençonnais ont dû comprendre qu'au prix de terrassement modestes ils pouvaient faire apparaître, ou renforcer, un îlot comprenant le futur château et le quartier Saint Léonard.

La digue que forme la rue de la Chaussée (chaussée d'étang) n'a rien de naturel. Son érection a provoqué la création d'un étang sous le bas de la rue de Bretagne et facilité la dérivation d'une partie du cours entre le donjon et le Parc. La largeur de ces retenues d'eau et fossés était bien plus importante que ce qui en subsiste aujourd'hui. La faune et la végétation devait s'y développer. Le château était complètement encerclé, ce qui interdit tout accès par des souterrains qui auraient été inondés.

A l'intérieur de cette pièce d'eau, il devait exister d'autres barrages, indispensables pour que toute l'eau ne s'évacue pas  vers la Barre, que le moulin du château et du Guichet puissent fonctionner, que le seigneur puisse prélever le poisson source de confortables recettes les jours où la religion interdisait de manger de la viande...

Le plan de 1637 figure déjà la digue de la Chaussée et sa vanne, ainsi que le barrage qui existe encore (rénové) au pied de la tour Couronnée.
Le plan de 1746 ne présente plus de brèche sous la rue de la Chaussée (alors qu'elle devait encore exister pour le fonctionnement du moulin du Guichet). Il montre plusieurs autres aménagements. Il manque un barrage, par exemple, à droite de l'éperon , pour que le moulin du château puisse fonctionner.
L'altitude du fond des fossés a dû évoluer au gré des inévitables envasements. Le niveau près de la tour couronnée à dû rester stable aux environs de NGF 131,80 m ; par contre les deux tours du châtelet sont enfouies d'au moins 90 cm (les talus à leur base ne sont plus assez hauts pour que les pierres lâchées des créneaux puissent ricocher). La conservation des fondations des piles des ponts de la Poterne et du Parc
peut laisser espérer que sous la vase, le fond des fossés médiévaux est intact . Il convient donc d'éviter tout curage intempestif sans surveillance archéologique.
retour à l'accueil