fig 17 - La tour 11 est au centre. La forme en U, à
droite, est la première pile du pont.
fig. 7 - La tour
rayée horizontalement de chaînages de granit correpond à
l'angle le plus à gauche de la fig 17 ci-dessus.
Le gros de la tour 11 apparaît
dans l'ombre. Deux de ses meurtrières superposées sont visibles
(des chaînages de ce type se retrouvent entre la tour couronnée
et le châtelet)
vue 46
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Tour quadrangulaire à casemate de tir
(I. Chave 1998, p. 118-119)
Cette tour, destinée
au tir des armes à feu, ménageait une grande casemate de
tir.
Le mur qui fermait l’édifice
vers la haute cour, attesté sur le plan de Le Queu (1746), assurait
un passage latéral aux bouches à feu et aux tireurs, tout
en empêchant la propagation des fumées vers les espaces résidentiels.
La tour était conçue
pour un double usage :
- au niveau supérieur
de la double rangée de percement, deux canonnières placées
de front et une en retour, à l’orifice circulaire surmonté
d’une fente, permettaient le tir des armes portables du type arquebuse.
- Au niveau bas, répondaient
le même nombre d’orifices carrés qui pouvaient accueillir
le canon d’armes fixes.
Il est probable que que
le mur sud-est de la chambre de tir, non visible ici, comportait lui aussi
deux orifices superposés.
Une tourelle latérale
offrait au nord-ouest une direction supplémentaire de tir, par une
canonnière à fente au niveau supérieur.
Le degré de précision
du relevé de Roussier ne permet pas de déterminer si les
trois canonnières inférieures de la tour étaient ou
non « à la française » - l’orifice de tir en
retrait par rapport au nu du mur —, apparues à la fin du XV ème
S. seulement. Mais le plan rectangulaire de la tour, l’absence de maçonneries
extérieures épaisses et la disposition très simple
des armes à feu en batterie dans une casemate commune font penser
davantage à un édifice de construction précoce, dont
l’utilisation serait liée au contexte de l’occupation anglaise,
dans la première moitié du XV ème S., plutôt
qu’à une piètre copie des puissantes tours à canon
bourguignonnes et bretonnes du dernier tiers du Xvème S.
Pont du boullevert du parc
Le plan de Le Queu évoque
trois piles maçonnées d’un pont dormant, au pied de la courtine
ouest. Les vestiges de la première pile sont encore données
par un plan-masse de De Cessart en 1776, avec la même implantation
(fig 17 - A.D. Orne, C 238).
Il garantissait notamment
l’accès rapide au parc, depuis les espaces résidentiels,
sans détour par la basse-cour et franchissait la lice déterminée
par les deux enceintes.
Il existe déjà
en 1438 (texte ci-contre à droite).
Une palissade (paliz) protégeait
la porte du boulevard (I. Chave, 1998, p. 118).
Je la suppose à l’extérieur,
dans le parc, sans en connaître la forme exacte.
Vous pouvez voir la fondation
d'une des piles, sous la forme d'une rangée de pierres dans la vase,
en vous penchant du parapet de l'actuel pont (du côté tour
couronnée).
La rangée de cailloux,
longue de 3 m, indique
que l'ancien pont, long
de 28 m, obliquait vers les services techniques.
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fig. 16
La tour 11 est à droite, le pont
n'est pas représenté
Citation la plus ancienne du pont vers le parc (1438)
Item
ont […] planché […]
unes galeries par lesquelles on va d’une des chambres
dud. Chastel joignant a lad. Maison de la garde robbe, a unes chambres
aisiés estans ou derriere d’icelle chambre, et par lesquelles galleries
hom monte par ung degré sur le hourdeys du mur du chastel qui est
en droit le pont du boullevert du parc (A.D. Orne, A 409. 1438,
21 juin).
Le barrage
n'est jamais cité mais il est représenté sur la fig.
2, avec une vanne. Il devait permettre de maintenir un niveau d'eau derrière
la mairie.
Je choisis de mettre son
sommet à NGF 132,75 m, soit 5 cm sous le sol observé en 1990,
entre les deux remparts.
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