Thierry CHURIN - Le château d'Alençon vers 1440
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1990 - fouille au pied de la mairie (page 1)
Réinterprétation en 2005


A gauche, le plan de L. Hedin. A droite, son calque partiel, avec incrustation
de la mairie. 
La fouille a montré que la position des murs était erronée. 
Le palais des ducs n'a probablement jamais existé sous cette forme.


Le chantier vu vers l'entrée de la mairie :
- au premier plan, le rempart extérieur ou braie ;
- au centre, Jacques Abbas, les pieds sur le sol de la lice
- derrière l'échelle, le rempart principal ;
- à droite, les fondations de la mairie.

 
 
 
 
 

 

Avant propos
     Lors de la rédaction du rapport de sondage de 1990, j'avais basé mes interprétations et déductions sur les dessins partiellement erronés de L. Hedin. La documentation médiévale n'avait pas encore été dépouillée par I. Chave. Je n'avais pas eu le temps ni les moyens de reprendre tous les plans anciens.

     Ainsi, j'avais pris l'un des murs (MU 1) pour le pignon Sud d'une chapelle Saint Ferrier alors que ce serait le pignon nord du logis. J'assortissais cependant toujours cette attribution d'un solide point d'interrogation, en raison de l'exiguïté du sondage.

     Voici le texte du rapport de 1990, réactualisé en 2005. Les observations n'ont pas été modifiées d'une virgule. Seules les interprétations ont changé.

Introduction
Circonstances de l'intervention
 
     Début avril 1990, l'entreprise Lefèvre a creusé un sondage pour analyser l'affaissement de l'angle nord-est de la mairie, à la jonction du square de la Sicottière, de la Place Foch et des bureaux de l'État Civil.

     Vu l'emplacement du sondage, rien d'étonnant à ce que la pelleteuse mette au jour deux gros murs.
     Le 17 avril, j'ai prévenu Antoine Chancerel, de la Direction Régionale des Antiquités qui a obtenu un crédit de 4000 F de la Ville d'Alençon. Le sauvetage a pu alors commencer avec l'aide bénévole de Jacques Abbas.


Le sondage

     L'excavation creusée par l'entreprise encadre l'angle nord-est de la mairie sur 2 m de large et une profondeur maximale proche de 4 m par endroits. Elle longe le mur côté place sur 6 m et côté square sur 3 m.


Méthode d'investigation

     Les fouilles ont consisté à nettoyer les murs mis au jour sans surveillance ; à approfondir le sondage, en cherchant les sols de circulation ; à dessiner et photographier les structures et les coupes de terrain.
Description et interprétation des vestiges mis au jour
     Avant même le premier coup de truelle, le sondage laissait voir 2 murs massifs dont le godet de la pelleteuse n'avait pu avoir raison :


Le rempart principal du château
 

     le plus imposant, désigné Mu 2, large de 1,70 m, est assurément le rempart principal nord-est du château. Il est conservé sur une hauteur de 2,70 m. Sa face extérieure marque un net évasement (talus) de 40 cm pour sa hauteur actuelle. L'élévation manquante, de l'ordre de 11 m devait être plus verticale.

     Du côté haute cour, la maçonnerie s'appuyait visiblement sur un terrain sur-élevé, dont le niveau devait être proche de celui de l'actuelle place. En effet, sur cette face, la construction n'est pas parementée : les blocs, de taille variable, sont noyés dans un solide mortier de chaux qui affleure tout autant que les pierres. Enfin le profil de cette face est loin d'être vertical, il a plus l'apparence d'un bulbe. Cette apparence peut à la rigueur être due à un arrachement ancien du parement, mais cela me paraît peu probable puisque celui côté fossé est conservé. Pour le confirmer il aurait fallu pouvoir observer les couches au contact du mur mais celles ci avaient été éliminées par l'engin. 

 
Coupe ouest, vue vers la mairie.
De gauche à droite :
-MU 4 sous la haute cour ;
-le rempart principal (en forme de bulbe vers la haute cour, talutage à droite côté lice) ;
- la lice ;
- le rempart extérieur ou braie ;
- sous le square, le fossé dont je suis loin d'avoir trouvé le fond.
page 2 du rapport
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