Thierry CHURIN - Le château d'Alençon vers 1440
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Le châtelet d'entrée (tours 2-3)
côté ville

Châtelet d’entrée à tours jumelles (haut 23 m / fond du fossé d'origine ; diamètre 12,50 m).


fig. 1 - 1637

Fig 2  - en 1746  le toit couvre aussi les tours                 fig. 12 - vers 1770

fig. 3

Plan (vue 67)


fig. 13 - vers 1770


fig. 20


fig. 21 la façade a été reconstruite et 
les 2 tourelles  d'entrée, encore visibles sur la fig.20, sont déjà détruites.


fig. 22 bis

Histoire et description
Jean Ier, entre 1404 et 1415, projeta dans le programme d’extension du château d’Alençon, selon Perceval de Cagny, une série de tours massives : il fist faire la porte et basse court de son chastel d’Alençon fortifiée de grosses tours

Toute extension du site roman primitif était conditionnée par les vastes bancs alluvionnaires  ménagés par le réseau hydrographique en ce cadre de plaine, peu compatible d’ailleurs avec l’installation d’un pôle de surveillance territoriale efficace. 

 A l'origine, la façade entre les tours jumelles était percée d'une porte charretière, couverte d’un arc surbaissé, et porte piétonne, dotées chacune d’un pont-levis à flèches. La voûte en bonnet d’évêque du rez-de-chaussée, les différents accès et les maçonneries de la herse ont été supprimés au profit d’un plafond et d’un mur de refend centré. Le logement des poutres des ponts levis a été remplacé par  les trois rangs de trois petites fenêtres  couvertes d’un arc en plein cintre, visibles aujourd'hui entre les deux tours (I. Chave, 2000).


Statues en façade :

Selon Odolant Desnos, la façade s’ornait dans le passé des statues du comte Pierre II et de Marie de Beaumont, ce que R. Jouanne corrige, en pensant à une confusion avec les statues de Jean Ier et de Marie de Bretagne.[…]  Sur l’élévation de la façade côté pont-levis, de Cessart (fig. 13) figure 5 longues niches supportées par des consoles sculptées et couvertes d’un dais : une, en partie dissimulée, entre la porte piétonnière et la porte charretière ; deux non alignées, au dessus des rainures des flèches des ponts-levis ; deux autres, à hauteur du deuxième étage du châtelet, placées symétriquement dans l’angle de la façade et des tours latérales. Par la forme de ces niches et leur implantation sur la façade, notamment dans les angles, la comparaison est évidente avec les cinq niches centrales ornant la façade du châtelet du donjon de Vincennes ; là, dans les trois niches centrales, prenaient vraisemblablement place, à l’exemple un peu postérieur de la façade E de la Bastille, une statue de saint et, de part et d’autre, le roi et la reine. D’autres exemples de reliefs et de statues de façade dans les créations princières contemporaines (Pierrefonds, la Ferté-Milon, tour Maubergeon à Poitiers) accréditent aussi à Alençon l’existence de ces statues disparues, mais la question des personnalités figurées, Pierre II ou Jean Ier, et leurs épouses respectives, demeure problématique : la représentation de Pierre II s’opposerait à l’attribution du châtelet à Jean Ier par Perceval de Cagny. Dans les années 1760, toutefois, les statues avaient disparu ; le texte d’Odolant-Desnos peut n’être qu’une simple interprétation des niches encore visibles (I. Chave, 2000, p. 56). 

Les tourelles de la barrière ont été démolies en 1776 (mention sur le plan de Le Queu levé en 1746).

« Les juridictions y siègent depuis 1779 » (Odolant Desnos 1787).
 

Choix de restitution
Pour reconstruire le châtelet j'ai utilisé en priorité les informations des fig. 28 puis 12, en supposant que le seuil d'entrée actuel situé à NGF 135,65 m n'avait pas changé depuis le Moyen Âge. J'ai observé en détail la couleur du granit pour détecter la position exacte des anciennes fenêtres et meurtrières bouchées. J'ai volontairement simplifié  les gargouilles, les rangs de dales de la terrasse et les mâchicoulis, gros consommateurs de mémoire vive, pour me concentrer sur les bâtiments disparus. J'ai choisi la charpente assez simple sans couvrement des deux tours des fig. 1 et 3. Il est possible qu'à un moment les 2 tours aient été couvertes (fig. 2).
Le lanternon, au sommet du toit, est très probablement postérieur à 1440.



 équivalent fig. 1 (vue 26)


vue de la place handicapés
(vue 58)


fig. 9 vue latérale depuis
le rond point


fig. 26 - vers 1950
remarquer la terrasse
d'artillerie au sommet des
tours


détail pont levis (vue 28)


fig. 28 - coupe du châtelet
d'entrée. La rue et le pont
(non représentés) sont à droite.














 


2 canonnières et fenêtre murée
voir la vidéo aérienne autour du châtelet
(chargement 1 minute)

voir le châtelet côté cour

voir la page concernant les toits et le lanternon


meurtrière modifiée et gargouille

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