fig 2 - 1746
fig 1 - 1637
vue 25
fig 9
fig 10
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Les deux tours 5 et 6
correspondent à une ancienne entrée du château, en
service avant la construction de l'actuel pavillon d'entrée. La
porte devait être munie d'un pont levis même si aucune trace
n'en est conservée sur les documents anciens. Le jardin de l'éperon
aurait alors servi de barbacane avec une sortie vers la ville peut-être
près de la tour 4 (du Chevalier) dont le socle serait ancien. A
ce pont aurait alors été associé un barrage permettant
de maintenir un niveau élevé dans l'étang pour permettre
le fonctionnement du moulin situé juste à l'arrière
des deux tours jumelées 5-6. L'eau circulait dans un canal (à
gauche sur la vue 66) puis passait sous le moulin par une sorte de tunnel
pour faire tourner une roue à aubes fonctionnant par en dessous.
Mais il n'est pas évident
de définir la forme exacte que pouvait avoir l'éperon vers
1440. Dans l'incertitude je l'ai restituée telle qu'elle apparaît
sur les plans postérieurs.
Archives (renseignements
I. Chave) :
Le moulin est attesté
dès 1204 (Arch. Hosp. Alençon, H71, n°4 : charte de concession
par Robert d’Alençon de la dîme de trois moulins d’Alençon
dits du Pont de Sarthe, du Guichet et du château).
En archives, ce bloc défensif
est appelé grosse tour (Item a rapareillé
le fer du moulin de la grosse tour : A.N., KK 1338, n° 96
(1439, 22 nov.) ;
item pour avoir changé
une sablere en la salle du danjon dud. Chastel devers la grosse tour
: (BNF, fr.26 064, n° 3593 (1438, 10 oct.). Il est formé de
deux tours jumelles en U accolées au pignon nord-est du moulin,
d’une largeur cumulée de 20 m, selon Le Queu, dont l’élévation
est fournie par des gravures pittoresques du XVIII ème S. (A.D.
Orne, fonds Odolant Desnos, 31 J 10 et 31 J 111).
Vers 1370, il est question
de curer la bonde de l’étang sous le moulin du château (I.
Chave, 1998, p. 109). Cela indique clairement que le niveau de l’eau était
plus élevé autour de la haute cour que sous le pont du pavillon.
En 1749 le moulin sert de
carrière (I Chave, 2000, p. 14).
Un arrêt du 23 juin
1762 accorde à la ville les matériaux du vieux moulin, afin
de lui permettre la reconstruction de la chaussée ou quai du château.
Une inscription sur le plan
levé par Le Queu en 1746 précise que le vieux moulin a été
démoli en 1776.
Le jardin de l’éperon
Le 24 mars 1768,
le maire et les échevins d’Alençon transmettent à
l’intendant la copie d’un placet qu’ils ont adressé au Roi, dans
lequel ils sollicitent l’autorisation de construire une halle au blé.
Les édiles alençonnais supplient donc le roi de faire don
à la ville « d’un des jardins de
son château d’Alençon, qui, séparé du corps
de ce château par une petite rivière, n’apporteroit aucune
incommodité ni à son exploitation ni à sa sûreté.
La réunion de ce jardin à une petite place par le comblement
du fossé qui les sépare formeroit un emplacement assez grand
et assez commode pour y construire des hales ». Le projet
ne sera pas même étudié.
Choix de restitution
Les fig 2 et 17
donnent une représentation en plan du secteur de l'éperon.
Si la fig 2 est esthétiquement réussie, elle s'avère
souvent imprécise quand on la compare à ce qui subsiste.
J'ai donc choisi de suivre la fig 17 (exemple de différence : le
mur qui longe la rue de la chaussée est rectiligne sur la fig 2
et brisé sur la fig 17).
Les fig 8-9-10-18 renseignent
sur l'aspect et la hauteur du mur d'enceinte de l'éperon : construit
apparemment en grand appareil de granit comme le pavillon (réédification
contemporaine ?), sa hauteur dépassait largement le niveau de la
chaussée. Odolant Desnos en donne les mesures : On
a abattu dans le jardin du concierge, nommé l'éperon, une
muraille de 65 toises (env. 114 m) sur
quatre pieds de hauteur (env. 1,30 m); [...] tous
les plus beaux remparts et la partie du mur de l'Epron composant 365 pieds
de tour (116,80 m, est-ce la répétition des 65
toises ?) sur 4 d'épaisseur et deux de
hauteur sont entièrement détruits
(Dargaud M.
1977, citant un rapport du comte de Rânes daté entre 1746
et 1749, reproduit par Odolant Desnos). Ces documents nous donnent des
mesures probablement prises dans le jardin mais qui ne se raccordent pas
sur des parties conservées et des cotes NGF. J'ai donc fait au mieux
mais avec une certaine marge d'erreur en tenant compte que vers 1440 les
murs pouvaient être encore plus hauts pour avoir une meilleure qualité
défensive. Ils pouvaient aussi être percés de meurtrières
qui ne sont jamais représentées. J'ai aussi renforcé
le pied du mur (effet de talus) pour résister à la pression
des terres (fig 1).
Pour reconstituer le moulin
j'ai tenu compte des fig 1-2-8-18 qui montrent des meurtrières,
l'absence de crénelage et de pignon droit. La charpente assez complexe
a des pentes tout autour de l'édifice et pas de gouttières.
La hauteur est difficile à évaluer : sur les fig 1 et 18
le moulin est plus haut que la courtine, sur la fig 8 il est proportionnellement
assez haut par rapport au diamètre de ses tours. J'évalue
la hauteur des murs à 16 m, sans certitude, le rayon des tours à
4,30 m.
Je n'ai pas représenté
ce qui a pu être une tourelle escalier, de plan circulaire, à
la jonction du moulin et de la courtine menant à la tour 4. Cet
appendice, visible sur les fig 9 et 10 et peut-être fig 1 et 12 (plan
polygonal), n'est pas représenté sur les autres documents.
vue à partir du passage clouté devant le marchand de
journaux (vue 60)
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vue 66
fig 18
vue 30
fig 17
fig 8 - 1745
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