Thierry CHURIN - Le château d'Alençon vers 1440
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Le lanternon et les décorations hautes
du châtelet d'entrée


fig 3 

fig 1-1637
Seule la vue de 1637 donne une représentation contemporaine des éléments décoratifs du faîte du châtelet d’entrée détruit par la foudre en 1714 : un lanternon au sommet du toit en pavillon, surmonté d’une fleur de lys, était cantonné de deux autres fleurs de lys aux extrémités du faîte. 
Couvert d’un dôme et orné de grenades, sa construction doit être postérieure à celle du reste du châtelet ; peut-être faut-il l’attribuer à la campagne de travaux des années 1510 : en 1511-1516 eut lieu le parachèvement de maçonnerie du châtelet d’entrée (portail) ; un lanternon en plomb y est mentionné en 1513, abritant alors une horloge (I. Chave, 2000, p. 55).

A noter que sur ma fig 2 (plan de 1746), le toit du pavillon recouvre aussi les deux tours. Les grosses dalles de granite en escalier qui encombrent actuellement les terrasses n'existaient peut-être pas. La terrasse était alors plate pour faciliter la manoeuvre des canons. Si ces dalles récentes étaient retirées, il serait bien plus facile d'organiser des activités sur cet espace.

La description de Jean Brière, spectateur de l’incendie semble la plus précise : l’an 1714 […] fut fait l’embrasement du château d’Alençon, où fut bruslé le plus bel édifice, composé avec un nombre infini de plomb, duquel estoit fait une lanterne en forme de dosme beaucoup plus grand que celui des Jésuittes [l’actuelle chapelle de la bibliothèque] avec un dessein tres considerables avec des pommes de grenades et un nombre infini de fleurs de lys, qui paroissoient a la vue du monde pas plus grosse qu’une pomme et estoit de la pesanteur de 15 à 20 livres […]. Cet édiffice estoit dressé sur les apartements des deux tours de la porte du pont du château sur la rue. Il y avoit pesant en plomb 20 mil livres et en fer 4 400 livres pesant (AD Orne, 1 Mi 142, Récit véritable et mémoires de tout ce qui est arrivé et passé dans la ville d’Alençon, ms de J. Brière, début XVIII è S., fol. 435. 
La description d’Odolant-Desnos diverge un peu : le comble était orné de dentelles de plomb avec plusieurs écussons aux armes de ce prince et du centre s’élevoit une lanterne couverte de en plomb, terminée par une corbeille où était couché un très gros lyon, du milieu duquel partoit une banrolle ( AD Orne, 31 J 11, Mémoires historiques sur la ville d’Alençon, I, p. 17). 
R. Jouanne 1954, citant encore O. Desnos, parle d’une lanterne dont l’intérieur laissait voir une corbeille dans laquelle étoit couché un gros lion, d’où partoit une éguille qui soutenoit la girouette.
Le Queu décrit le même incendie à un an de d'écart : "En 1715, le dimanche 8ème d'avril, fête de la Quasimodo, à six heures du soir, le feu prit au château d'Alençon, où fut brûlée une lanterne en forme de dôme, qui était sur le pavillon qui existe encore. Elle était ornée d'une dentelle de plomb et de pommes, de grenades, de fleurs de lys, qui, à la vue ne paraissaient pas plus grosses qu'une pomme et qui, cependant, pesaient quinze ou vingt livres. Toute la couverture tomba. Un capucin tomba du haut en bas, en portant les reliques, et mourut 8 jours après. Le feu fut éteint à une heure après minuit. On trouva pesant en plomb 20 000 l et en fer 4 400 l pesant." (anonyme (Le queu) 1933, p. 182).
Enfin, l’élévation de de Cessart, vers 1767-1776, donc postérieur à l’incendie, orne le centre du faîte d’une base d’écu armorial. 

tuiles ou ardoises :
Entre 1350 et 1450, dans les comptes de réparation, les ardoises (adaise) et les schistes (pierres froides) sont très minoritaires par rapport aux tuiles dans la région d’Alençon (I. Chave, 1998, p. 122).

fig 18 


vue 36 
lanternon simplifié

 

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autour du châtelet d'entrée
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