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Si les alençonnais pouvaient
visiter l'intérieur du château, ils seraient très décus
car l'usage pénitentiaire a presque tout détruit. Il ne reste
que l'enveloppe des murs, dont les ouvertures sont presque toutes
modifiées côté ville, et quelques plafonds voûtés
: dans la petite chapelle, l'atelier, le service médical. Les anciennes
poutres de plafond, moulurées et massives, ont souvent disparu.
On peut encore en voir au dessus de l'entrée des parloirs famille.
Les décors sont rares et frustres. Les sols, plafonds et escaliers
ont été reconstruits au début du XIX ème s.
, la charpente rebâtie après l'incendie de 1714 .
En 2005, je ne pouvais hélas
publier aucun plan, photo ou mesure des états anciens ou actuels
en raison du secret pesant qui entourait tout ce qui touchait au monde
pénitentiaire. Vous trouverez les photos des rares sculptures dans
les ouvrages d'Isabelle Chave.
Décors intérieurs
Le concepteur s’est probablement
inspiré du château de Vincennes où l’on retrouve un
châtelet à deux tours, des voûtes à nervure,
culots, multiplication des moulures, niches de façade (I. Chave,
2000, p. 21).
Le châtelet et la tour dite couronnée
conservent une part du décor sculpté intérieur, essentiellement
formé de clefs-de-voute et de culots. Au troisième
étage [second dans le texte Chave]de la tour orientale du châtelet
(salle hexagonale, servant de chapelle, et passage attenant), subsistent,
en guise de clef-de-voûte, deux écus aux armes d’Alençon
(le champ orné de trois fleurs de lys 2-1 et la bordure chargée
de huit besants), sans trace de polychromie. A cet étage, les trois
pièces présentent des culots d’ogives, traités en
pyramide inversées ; leur sobriété générale,
adaptée au traitement peu aisé du granite, forme un contraste
net avec le décor végétal de la salle inférieure
de la tour E (salle de musculation de la prison), où les culots,
d’un module assez court, s’ornent tantôt de feuilles de vigne, tantôt
de grappes de raisins, en un décor tournant, réparti avec
équilibre sur les trois faces du culot. Si les ogives présentent
aux deux niveaux une section identique, les culots trahissent des inspirations
diverses et sans doute une réalisation par plusieurs mains.
Les salles du châtelet et de la
tour couronnées sont [en 2005] revêtues d’un badigeon blanc
uniforme, sauf l’actuelle chapelle et le passage attenant. L’usage pour
les voûtains d’un appareil de moellons paraît grossier et en
fort contraste avec la qualité des ogives et des culots ; ils furent
très certainement, dès l’origine, masqués par un badigeon,
voire comme à Vincennes, en la salle dite du Conseil au premier
étage de la tour maîtresse, par un lambris. On peut supposer
que les clefs-de-voûte étaient destinés à
être peintes (fleurs d’or, champ d’azur, bordure de gueules et besants
d’argent) (I. Chave,2000, p. 57).
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fig. 28 - coupe du châtelet
d'entrée. La rue et le pont
(non représenté) sont à droite.
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