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« Le roi Henri-le-grand, en ordonnant
la démolition du château, avoit voulu que l’on conservât
ce monument également solide et superbe de la grandeur des anciens
seigneurs d’Alençon. Il avoit résisté, depuis plusieurs
siècles aux injures de l’air […] au canon même, lorsque les
Jésuites d’Alençon s’en firent faire, en 1637, une
donation par Louis XIII et par la reine Marie de Médicis , duchesse
d’Alençon; la chambre des comptes en refusa l’enregistrement. Ils
firent une nouvelle tentative en 1673 ; la duchesse de Guise s’y opposa,
et l’obtint pour elle même ; mais sur les représentations
des maire et échevins, elle consentit à le laisser subsister.
Les ingénieurs des ponts et chaussées, loin de le respecter,
conjurèrent sa ruine. Il intervint, le 9 décembre 1745, un
arrêt du conseil qui en permettoit la démolition ; on commença
par les ordres de M. Perronnet alors ingénieur de la généralité,
à enlever quelques pierres du couronnement. Le comte de Rasnes alors
gouverneur, y forma une opposition, le 9 mars 1749, et toute démolition
fut abandonnée. Enfin, un sous-ingénieur nommé Boissi,
trouva le moyen d’extorquer, en 1773, la permission de faire abattre le
restant du couronnement et les guérites. A peine la besogne étoit-elle
finie, que l’ingénieur en chef proposa de convertir cette forteresse
en prisons, au lieu de faire rétablir les anciennes qui venoient
d’être incendiées ; on travailla sur ses plans, et l’ouvrage
fut terminé, à la fin de l’année 1775. Comme les murs
avoient été déchirés de tous côtés
pour poser les voûtes, que les arcs-boutans de ces voûtes portoient
tous dans les mêmes points, les murailles, quelques épaisses
et solides qu’elles fussent, devoient nécessairement s’écarter.
Effectivement, à peine les prisonniers en avoient pris possession,
qu’on vit les murs se lézarder ; les voûtes nouvelles mal
liées avec les anciens murs, crouler ou menacer d’une chûte
prochaine. Enfin, l’ouvrage entier menaçoit d’ensevelir, sous ses
décombres, les prisonniers, l’ors qu ‘on fut forcé de les
en retirer, en 1781, après les dépenses énormes qu’on
avoit obligé la ville de faire pour rendre cet édifice logeable.
On le rase présentement par les fondements.»
( Odolant Desnos, 1787).
"Le 23 octobre 1773
on a commencé à démolir quatre tourelles ou guérites
qui faisaient le couronnement du donjon, duquel on a fait une prison. cet
édifice ne servait à rien et s'en allait en ruine. Il n'y
avait plus aucuns logements ; mais par l'ignorance de l'architecte qui
fit faire les voûtes, toutes du même sens, ne faisant pas attention
que le propre d'un arc est de pousser toujours, ce qui a fait lézarder
l'ouvrage. Les anciens murs avaient 8 à 9 pieds d'épaisseur.
Enfin on fut obligé de transférer les prisonniers dans la
Tour Couronnée où ils ont toujours restés depuis.
En 1781 et 1786, le donjon, ancien et respectable monument, a été
entièrement démoli. Il avait 100 pieds de hauteur, compris
les tourelles qui en avaient 14 et 8 de diamètre. Le donjon avait
208 pieds de tour. Il était quarré. Chaque face avait 52
pieds de largeur." (annonyme (Le Queu) 1933, p. 181).
Entre 1767 et 1775, l’ingénieur de Cessart dessine précisément
la façade côté entrée du donjon.
1775 : adaptation du donjon à usage carcéral, le couvrement
et le dernier niveau sont sacrifiés (A.M. Alençon, D.D. 1738-1792.
1775, 8 mai : Détail des ouvrages exécutés
par les entrepreneurs du château d’Alençon, tant conformément
au devis [du sieur de Cessart] que par augmentation, […] contenant
les ouvrages à faire pour établir les prisons royales dans
la tour quarrée dud. Château, par l’ingénieur Boesnier.
1782-1783 Destruction définitive
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fig. 19-5 : 3ème étage
(le 4ème étage devait déjà être détruit)
voir la façade côté
place Foch et la description générale
voir la façade côté
mairie
voir l'animation vidéo autour du
sommet
lire la fonction du donjon dans
les textes et des récits de la vie à l'intérieur
voir la description du sommet
lire les problèmes de mensurations
et de localisation du donjon d'Alençon, mes choix de restitution
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